En 2010, Chris Anderson rédacteur en chef du magazine Wired publiait un article qui s’intitulait «Le Web est mort, vive Internet». Cet article faisait référence aux usages de plus en plus diversifiés que nous faisons d’Internet. Chris Anderson avait vu juste sauf pour le facteur mobilité qui est probablement plus important qu’il ne l’avait imaginé.

L’accès au Web depuis un smartphone explose
Vous avez sans doute remarqué que la mobilité est omniprésente partout. Le nombre de smartphones a explosé depuis deux ans. L’utilisation des technologies mobiles comme la 3G, le Wi-Fi et la 4G ont permis aux smartphones et maintenant aux tablettes de s’imposer comme des solutions incontournables. Sur Descary.com, c’est 22% des visiteurs accèdent depuis un smartphone ou une tablette.

Cette nouvelle donne a évidemment modifié notre façon d’accéder à Internet. Nous sommes passés d’un Web mobile qui consistait à accéder à des informations comme la météo, la bourse ou les journaux à un Web social mobile.

La fin de l’ère du Web 2.0
Le drame pour les réseaux sociaux traditionnels c’est que les nouvelles plateformes sociales sont uniquement offertes en version mobile. Comme le souligne Keith Teare dans un billet sur Techcrunch, «C’est la fin de l’ère du Web 2.0 où tout passe par le navigateur et un ordinateur conventionnel. Nous sommes dorénavant dans l’ère des applications sociales mobiles».

Facebook, Google et les autres médias sociaux doivent donc absolument se réorienter vers la mobilité. Vous me direz que ces services possèdent déjà des applications mobiles. Vous avez raison, sauf que la mobilité n’est pas dans les gênes de ces entreprises. Ce sont avant tout des services conçus et orientés pour des utilisateurs qui  sont devant un écran d’ordinateur conventionnel.

La culture du «Mobile» s’impose
Dans un billet, Om Mallik  souligne avec justesse que «Facebook’s internal ideology is that of a desktop-centric Internet company.» Donc, même si Facebook est une nouvelle entreprise utilisant les concepts du Web social, elle est tout de même un pas derrière les nouvelles plateformes sociales mobiles.

Instagram représente donc une opportunité pour Facebook d’acquérir un réseau social mobile qui fonctionne bien et d’intégrer une équipe qui ne connaît pas le Web. Le fait qu’Instagram soit une application gratuite sans revenus et qui ne possède pas ou peu de sites Web n’est pas important. La réponse se résume en un mot «Mobilité».

Certes le montant de la transaction est important (1 milliard de dollars). Souvenez-vous de l’acquisition de YouTube par Google au coût de 1.65 milliard de dollars. YouTube était dans la même situation qu’Instagram. Cette entreprise n’avait pas de revenu. Aujourd’hui, YouTube est l’un des services clés de Google. Instagram pourrait être aussi important dans la stratégie mobile de Facebook.

Conclusion
Le montant de l’acquisition d’Instagram démontre que les plateformes mobiles et surtout les équipes qui développent ces plateformes deviennent des enjeux stratégiques pour les entreprises comme Facebook, Google, Linkedin, Microsoft et les autres. À mon avis nous sommes au début d’une phase où plusieurs réseaux sociaux mobiles seront acquis par les grands du Web.
Benoit Descary

Je vous suggère aussi la lecture de ces billets et articles suivants:
NYT: A Billion-Dollar Turning Point for Mobile Apps
GIGAOM: Here is why Facebook bought Instagram
Wired: The Web Is Dead. Long Live the Internet
TC: The Mobile Paradox