Nous sommes dans le dernier droit de la campagne électorale au Québec et il est fascinant de constater à quel point les partis politiques québécois ignorent de quelle façon exploiter le Web. C’est Michelle Blanc qui lors de son passage à Tout le Monde En Parle (TLMP) a soumis ce constat à Pauline Marois, la chef du Parti Québécois (PQ).
Je ne m’étais pas vraiment attardé à consulter et expérimenter la présence Web des quatre principaux partis politiques du Québec. Le constat est assez troublant, alors que l’économie numérique est en croissance phénoménale partout, les partis politiques québécois ont toujours une approche très traditionnelle du Web. En fait, les stratèges politiques doivent le considérer encore comme un élément complémentaire aux feuillets publicitaires.
Aucun des partis politiques québécois ne propose un blogue ou même un espace de discussion traditionnel comme un forum. Tous nous proposent de communiquer avec eux, mais pour le faire vous devez utiliser un formulaire de courriel traditionnel. Curieusement, comme le faisait remarquer Michelle dimanche dernier à TLMP, le Parti Québécois a rénové son site et changé le nom de son nouveau site pour Québec Gagnant. L’ennui c’est qu’ils perdent évidemment tout leur référencement acquis au cours des dernières années, donc perte de visibilité sur Google. De plus, le Parti Québecois possédait un excellent PR6, alors que le nouveau site Québec Gagnant a un fabuleux PR0. Enfin, il passe d’un nom de domaine de deux lettres facile à retenir à un nom de domaine de treize lettres.
Toujours concernant le PQ, un truc assez curieux, sur les métas tags du PQ/Québec Gagnant, c’est la société de communication qui a conçu le site qui est le plus en évidence pour Google. Le concepteur du site se fait une petite pub sur un PR 0 ;).
Le PQ était d’ailleurs le seul site avec l’ADQ à posséder un PR6. Le PLQ et Québec Solidaire (QS) ont quant à eux un PR 5. Maintenant concernant les plateformes utilisées sur leurs sites Web respectifs. QS et l’ADQ roulent sur des CMS. L’ADQ utilise Typo3 et QS quant à eux est sur Drupal. Évidemment, aucun de ces sites ne propose un blogue ou un espace de discussion.
En ce qui concerne twitter, ce nouveau canal de communication qui permet de communiquer en temps réel avec vos contacts, uniquement le PLQ ne semble pas l’utiliser. C’est Québec Solidaire qui utilise le pus ce service, leurs publications sont fréquentes et ils suivent leurs fans. Le PQ s’en tire relativement bien de ce côté, bien que leur publication soit irrégulière. Mario Dumont n’a malheureusement rien compris au principe de twitter. Il ne publie presque rien et ne suit pas ses fans. Le PLQ est quant à lui absent de ce côté.
L’approche Web des partis politiques québécois est particulièrement décevante. C’est à mon avis Québec Solidaire qui a démontré le plus de dynamisme. Mise en avant-scène de la vidéo, mise en page aérée et utilisation d’un CMS. Mais pourquoi ne proposent-ils pas de blogue ou d’espace permettant à leurs électeurs de s’exprimer sur leur site? Surtout que la plateforme qu’ils utilisent le permet. Comment l’économie numérique peut-elle progresser au Québec si l’ensemble de la classe politique québécoise n’y comprend rien?
Vous pouvez poursuivre votre lecture sur ce sujet chez Éric Baillargeon et Michael Carpentier.
Benoit Descary