La mise en vente du service de marketing par courriel Zookoda, illustre bien les limites de croissance, que les entrepreneurs indépendants du Web2.0 peuvent atteindre. Malgré la pertinence, ainsi que le succès relatif de ce produit, ses propriétaires se voient forcés de vendre le service. Manque de ressources humaines et financières, difficultés de s’implanter dans un marché où abonde le nombre de services qui sont offerts aux consommateurs et aux entreprises, ne sont la que quelques-unes des difficultés auxquelles font face les petites entreprises du Web2.0.
C’est un constat paradoxal, car le nombre d’internautes n’a jamais été aussi grand et les coûts de démarrage d’une entreprise Web n’ont jamais été aussi bas. Le faible coût de la bande passante, de l’espace Web, des serveurs, des outils de développement Web comme Ruby on Rails ou Ajax ont favorisé l’explosion des services Web2.0 que nous connaissons aujourd’hui. Pourtant, une zone d’ombre persiste : comment financer un projet indépendant et comment le rendre profitable. Si d’excellents projets comme Zookoda ou Kiko n’arrivent pas à générer des revenus, il est évidemment impossible malgré toutes les bonnes volontés de leurs propriétaires, d’assurer la viabilité et la pérennité de leur projet.
Comment générer des revenus et de l’achalandage si vous n’avez pas ou peu d’investissement privé? La publicité n’est accessible qu’aux entreprises ayant déjà un achalandage important sur leur site Web et l’utilisateur d’un service Internet cherche la plupart du temps un service gratuit. Les grands portails comme Google, Yahoo et MSN nous ont habitué à des services gratuits financés par de la publicité. Or, comme le mentionne Vanina Delobelle dans l’un de ses billets : « quand on est habitué à avoir la plupart des services gratuits, comment peut-on envisager de payer pour un nouveau service? »
La question se pose. Malgré la démocratisation du Web et l’accessibilité des outils de développement simple et rapide, est-il possible pour un petit entrepreneur indépendant de survivre et de croître face aux géants que sont les Google, Yahoo et Microsoft de ce monde?
Benoit Descary